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Les variations


...marche, court, trébuche et tombe, relève toi ..encore, encore et court à nouveau...reprendre son souffle ne sert qu'à garder l'équilibre..
Le calme envoûtant qui achève le combat, le bourdonnement dans les oreilles d'un cœur près à exploser et les pupilles qui se dilatent perçant encore horizontale à l’affût..

...Je t'espère encore quand le dégoût des autres me ronge de l’intérieur...
Les années se diluent dans le marasme du néant, dans l'absence de but individuelle et collectif. L’amertume donne une saveur à la vie, bien plus que l'insouciance, le caractère prononcé pour la déroute, le charme âpre de l’isolement ou quand l’impétuosité brûle même sur les langues les plus habiles
...Je me délecte à vous voir tomber avant même que vous ne sachiez vous tenir debout...
Derrière toute cette saleté qui imprègne aussi bien les corps que les esprits, s’apprivoise les choix que nous devons faire. L'entre deux si confortable qui nous rendrait presque optimisme ne rend pas plus vivant les cadavres en pleine liquéfaction. Mais avant de dévoiler la dernière scène ...encore faut-il pouvoir la jouer.
~~~
Le temps d'observation fut long, et même si les yeux apprennent facilement à déchiffrer chaque expression sur les visages, les oreilles elles doivent endurer les pires supplices vocales ...le plus assourdissant brouhaha d'un troupeau qui se prépare à la guerre ou plutôt au carnage.
Je n'appartiens à aucun camp ...et à défendre je choisirais encore le plus abject des parias celui qui ne croit plus en rien mise à part en lui même.
~~~
Son regard s'arrête sur chaque visage ami/ennemi, plus rien ne peut vraiment les différencier. Ils ont tous la même vanité, la même suffisance.
La bouche du Sas grimace, se gondolant à chaque coups portés, cède peu à peu.
Sa silhouette alourdie sous les pans de son blouson, vaine tentative de troubler la perception de ce corps, fragile qui est entraîné à recevoir plus qu'à donner est finalement son arme la plus précieuse. Elle se mouve agile entre les corps, dans les courants d'air, roule sur un puis sur deux pied encaissant sans réelle difficulté, les changements de trajectoires. Sous son voile d'invisibilité, seules quelques mèches vives tracent les sillons sur sa route.
Elle n'est plus seule à arpenter les variations de la réalité visuelle. Sa main fine, fend parfois le vide essayant de capturer cet autre corps qu'elle sait proche. Kéra n'est pas plus apte à défier, pourtant elle la sent prête à chaque instant quand de sa voix douce elle lui rappelle que l'ennemi est proche et qu'il faut se heurter à lui. Mais le spectacle est si affligeant d'un coté comme de l'autre, rien n'est fiable. La vautourde non plus n'est pas dupe.
Quand la sonnerie larsen à l’intérieur de la prison, c'est sous sa capuche, presque anonyme, qu'elle apprête la situation.
Alors que l'euphorie monopolise tout reflex de bon sens, elle s'étonne presque amusée des quelques sursauts de conviction de la part de certain. Mais ils sont rares, la majorité pavane savourant la victoire sans même l'avoir gagnée.

Puis le piège se referme, un fin sourire se dessine sur ses lèvres. L'ennemi attaque, alors que les rebelles appâtés par la cupidité, paniquent se jetant dans les combats, pensant encore dominer la situation. Le corps lui ne trahit jamais il tombe ou se relève.
De justesse elle arrive à fuir, ce combat qui n'est toujours pas sien et qu'elle tente encore d'analyser sous toutes ses formes.
Elle s'engouffre dans le bâtiment le plus proche, pour garder la communication avec Kéra. Elle aussi a échappé à l’hécatombe alors que la majorité se retrouve à terre.
Son instinct maternelle nouvellement acquis, lui ordonne de la rejoindre et de quitter ce secteur.
Mais en arrivant devant la porte de sortie, celle ci s'ouvre brutalement laissant le vent s'engouffrer et la capuche qui l'a protège glisser, quelques lueurs d'éclairage zèbrent alors son visage. Elle n'a pas le temps d'activer son module, alors c'est son Magnum qu’elle vient pointer sur le thorax de l'humain, qui réalise peu à peu sa rencontre fortuite.
-Ferme là et bouge ..
Ses yeux couleurs aciers viennent jauger la carrure de l'humain, il est robuste à n'en pas douter mais pour le moment c'est elle qui tient la mort en joue, avec le canon de l'arme gravé de son nom.
Les expressions de son visage sont neutralisées, aucune émotion, seule sa voix ordonne.
Les voilà dans la rue, leurs regards inconnus se croisent, les mots restent futiles dans ce genre de situation.
Elle disparaît à nouveau le laissant à la merci du smog.
Kéra s'inquiète de son coté, le Sas est presque remit à neuf et en état de condamner toute sortie. Pixelle s'y prépare l'enfermement est une habitude a laquelle on s’adapte.
En choisissant l'Annexe, elle tente sa dernière chance et parvient miraculeusement à le franchir. Elle remonte à vive allure les sous terrains, ne reprenant la communication avec Kéra qu'une fois assurée de sa destination.
Quelques minutes trop tard, Kéra qui dans sa bonté naïve était remontée la rejoindre. Elles ne se sont pas vu cette fois, toutes deux habiles dans l'art de la dissimulation...les rôles avaient changés ..ou presque.
Ce soir là, la fracture était bien plus vive que d'habitude, entremêlée entre un passé et un présent, qui ne donneraient à coup sur aucun futur.
L'image se brouillait, perdant peu à peu son échos sur les retransmissions. De plus en plus rare ...elle ne serait bientôt plus qu'un vague souvenir

[...]On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage [...]
Stig Dagerman - Notre besoin de consolation -

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Oraison
21 Mai 2014
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