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Au gouvernement

Article RP déjà publié en jeu. Un article de plus de mon piaf sur le rapport à un gouvernement en SR. Pas son premier coup sur le sujet (voir par exemple " Un système politique... pour quoi ? " ou "De la nécessité d'un gouvernement" dans cette même catégorie d'articles EDC et en fait toute la série d'articles sur la démocratie et les systèmes politiques). Vous pouvez y réagir en RP ou HRP (le préciser alors). Je le publie ici car il change un peu dans sa forme. Oui bon... c'est un pavé à la Odul, là dessus on reste sur du classique, mais plutôt qu'un texte très théorique, l'interpellation directe est essayée pour parvenir aux mêmes choses. Ca marche, ça marche pas, vous me direz.
Au gouvernement,
Car oui, désormais le SR est à nouveau doté, non pas d’exécutants utilisant des outils selon nos désirs, mais de gens qui nous gouvernent avec ces outils ; « exercent sur un peuple, le pouvoir politique, en particulier le pouvoir exécutif, dirigent les affaires publiques, la vie politique ».
Un gouvernement... Ni la Lame, pourtant invoquée dans certains de vos discours ; ni Lance, qui cherchait la responsabilisation individuelle ; ni nous même comme en témoigne notre histoire et nos nombreux essais entre anarchie et démocratie n’en voulions.
D’ailleurs cette démocratie a disparu aujourd’hui du secteur. Je l’ai critiqué dans ses modalités concrètes en SR ; je ne devrais pas être celui qui se plaint de sa disparition. Néanmoins je l’ai acceptée comme un mal nécessaire, un outil de transition et j’espérais un jour sa disparition au profit de plus d’autogestion et de liberté. Hélas, et sans surprise, elle a disparu pour aller à rebours. Fini les discussions politiques entre nous. Alors oui au bar c'est toujours possible. Une annonce AITL éventuellement. Mais désormais ce n’est plus un moment politique institutionnalisé. Les votes ont également disparus comme moyen (bancale) donné au secteur de s’exprimer sur des sujets. Le seul vote indépassable est celui des terminaux et si vous pouviez vous en débarrasser vous le feriez probablement à terme comme le laissent entrevoir les discours sur l’irresponsabilité de nous en servir pour exprimer notre opinion ou nos choix (alors que quelle autre manière reste t-il institutionnellement ?) au lieu de nous en servir pour légitimer et garantir la position d’un gouvernant (cf annonce du pôle baston il y a une semaine). Les élections aussi c’est terminé comme moment politique du secteur. Elles sont limitées à l’utilisation des votes de terminaux, comme à une époque les points chefs, et nul programme ne nous est présenté, on n'élit plus, on plébiscite une personne. Exit donc les programmes politiques et les engagements précis pris vis à vis de nous via lesquels nous pouvions exprimer un accord ou désaccord, prendre part dans la réflexion, mesurer l’efficacité d’une politique au regard de critères énoncés et vérifier que parole est tenue.
« Gouvernement.. tu y vas un peu fort le piaf ! On peut faire en vrai un tas de choses librement en SR ! ».
Alors non je n'y vais pas fort ; vous avez bien le pouvoir politique et gérez les affaires publiques. En mode open bar. Les votes de terminaux permettent de vous remplacer (et prendre le risque de perdre beaucoup), pas de nous garantir un pouvoir législatif. Vous cumulez toutes les formes de pouvoir en matière de politique publique.
Que nous n'en ressentions pas les effets sur tous les aspects de notre vie, que nous conservions encore les coudées franches sur nombre d’aspects ne contredit pas ça. Par ailleurs même en SI les individus, dans leur sphère privée (individuelle, familiale, clanique) et même dans la sphère économique conservent une large part de liberté que les codex ne codifient pas.

Et puis petit à petit les espaces investis par vous, notre gouvernement, sont plus nombreux. Davantage de mesures sont prises chaque semaine. Des mesures qui ne sont pas anodines et affectent nos vies et comportements. Sans contrôle ni consultation du peuple. Quelques exemples, dont le plus évident est la manière dont la confrontation est gérée avec le SI en ce moment. Je ne juge ni de son efficacité ni de sa finalité ; ce que je discute ici c’est que quelque chose de majeur, qui engage tout le secteur, qui se fait en son nom voire au nom de son idéologie, qui a des conséquences fortes sur la vie du secteur et pour laquelle nous ne sommes pas consultés. Ceux en désaccord et qui ne marchent pas dans le truc sont pointés du doigt et discrédités. On nous sert de la propagande et des grands discours pour nous convaincre, nous faire adhérer, mais pas pour construire l'action avec nous. La politique sur les cristaux, les prix, les maximum, etc., qui a des conséquences qui concernent tout le secteur, la politique sur la mobilisation des rebelles, etc. ; c'est vous, les dirigeants, qui en choisissez les modalités. L’accès à l’argent public via les détaxes ; vous seuls déterminez des contraintes associées et des comportements à adopter pour l’avoir. Les conditions d’éligibilités des entreprises aux marchés publics sont à votre discrétion ; nous ne pouvons même pas discuter des critères ni même d’ailleurs les connaître ! Pourtant cela va favoriser certains types d’entreprises plutôt que d’autres et pour pouvoir fournir le marché public il faudra donc s’aligner, uniformiser l’offre et les méthodes. Ça a un impact. Le statut de Paria a été réintégré ! Ce n'est pas une première en SR et ça a déjà dérapé sévère avec ça sur un sujet aussi sensible. Vous pouvez donc décider qui est « rebelle » ou pas, qui est boycotté et n’a plus aucun accès aux choses publiques en SR, de qui on encourage la cuve à vue… et sans contre-pouvoir annoncé sur ce sujet. Je pourrais aligner d’autres exemples mais je me cantonne à ceux là qui sont ceux de ces deux dernières semaines. A eux seuls, ils démontrent sans contestation sérieuse possible qu’il y a bien un gouvernement qui a l’ensemble des pouvoirs sur les affaires publiques.
Mon but initial n’était pas de parler d’une dérive autoritaire ou loyaliste en SR, je le fais parce que c’est un pré-requis pour pouvoir répondre aux appels faits dans vos dernières annonces, de répondre à nouveau à l’insupportable responsabilité ou plutôt culpabilisation que vous vous entêtez à nous faire porter pour vos propres manquements.
« Je tiens désormais à mettre les rebelles face à leurs responsabilités » nous dit le chef du pôle combat. La responsabilité de certains rebelles de ne pas se résoudre à le soutenir via les votes de terminaux et de mettre en péril le système. Quid de la responsabilité du gouvernant qui - constatant qu’il suscite une nette défiance et qu’il en découle une crise politique qui met à mal tout le fonctionnement des organes publics du secteur - continue sa politique, ne propose rien pour sortir de cette crise et invective et culpabilise les autres à la place ?
« […] le Frelon, à l’image de toutes autres organisations, ne se place pas au dessus du peuple […] ». Peut être n’est ce pas votre intention que d’être au dessus de nous. Néanmoins vous l'êtes. Puis-je moi décider de qui est rebelle et qui est paria ? Qui n’aura plus accès au moindre élément publics, qui sera appelé à être boycotté voire cuvé à vue ? Non, encore heureux. Le peuple peut-il le décider ? Non plus. Vous le pouvez désormais. Vous pouvez décider de qui fait ou non partie du peuple. Vous êtes donc au dessus. Et le peuple n’a aucun moyen institutionnel pour remettre en cause une telle décision (à moins de changer de chef de pôle, bordel sans nom derrière juste pour remettre en cause une décision). Il y a donc une différence entre intention et réalité. Or cette réalité est résultat des choses mises en place par vous et ceux qui vous précèdent. J’espère sincèrement qu’il s’agit là d’erreurs ; raison pour laquelle je m’empare de votre demande de nous exprimer pour alerter sur la pente glissante empruntée et sur ses effets délétère. Prière de revoir notre histoire pour constater que c’est une impasse sanglante et mortifère.
Vous nous invitez à ne plus nous « terrer dans le silence », à ne pas « vivre dans la crainte de nos convictions », à nous exprimer, à jouer le jeu démocratique, à prendre nos responsabilités démocratiques même. J’ai déjà signifié plus haut que la démocratie a été sapée et abandonnée en SR ces dernières années. L’habitude de porter une parole politique ne naît pas spontanément. Elle est fragile qui plus est, se fanant dès que le ton monte, dès qu’elle est discréditée régulièrement. Et surtout dès qu’elle n’a plus d’effet sur le réel. Le sentiment majoritaire est que parler ne sert à rien sauf à nous attirer des ennuis et se forger des ennemis. Chose vérifiée plus d’une fois dans notre histoire. Gouvernants, vous voulez que le peuple s’exprime ? Donnez à sa parole de la légitimité. Donnez à sa parole le pouvoir de changer les choses. Donnez à sa parole la capacité à contrôler le pouvoir.

◊ Commentaires

  • Flÿnn (538☆) Le 21 Avril 2020
    Je peux poster les pavés que j'ai pu écrire comme réponse ? x)
  • Odul (672☆) Le 21 Avril 2020
    ((@Selonie smiley Bim Stoner !

    @Flÿnn Oui tu peux précise si c'est une réponse RP ou HRP que l'on sache si on peut y réagir ensuite ici))