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EDC de Ludwig~55451

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Morphine.


Il fait chaud, ici. C’est presque comme si les murs suintaient de cette douce moiteur humaine laissée par les entrainements et les passages laissées. C’est presque comme si on pouvait toujours percevoir le parfum musqué et sucré des corps agités qui foulèrent le sol carrelé de cette pièce à elle seule. Affalé là, dans l’un des divans à la couleur aussi rouge que ton regard, tu fixes le plafond avec le regard bée et la bouche vitreuse –ou peut-être est-ce l’inverse ?

La musique, douce mélopée dirigée par une voix puissante et délicate tout à la fois s’enveloppe autour de toi. Tu la vois presque, en fait. De ses notes colorées, la douceur salée des accords qui s’enchainent, la basse qui fait vibrer lourdement ta peau et te pousse littéralement au fond du divan comme si tout te retenait prisonnier. Tu n’es plus capable de concentration, plus capable de rester éveillé mais il est impossible que tu t’endormes malgré tout. C’est comme une douce enveloppe de sens émoussés. L’incapacité poignante de ton esprit de prendre conscience de ce qu’il voit, sens, entends ou touche. Tu ne peux plus que ressentir, là, dans ton divan, fixant le plafond comme s’il allait te livrer toutes les réponses auxquelles tu pourrais avoir pensé dans ta vie. Même les plus bénignes et les plus abracadabrantes, car après tout, tu as l’air si fasciné et si tétanisé que ses déclarations doivent au moins valoir celles d’Imperator lui-même à l’humanité.

Doucement, la lumière vacille pour te faire basculer avec elle loin de cette réalité tourmentée où celui qui tape le plus fort gagne toujours ; où le plus vieux doit toujours avoir une sagesse supérieure à celle des plus jeunes ; ou le sang et la violence n’égal rien d’autre que le fanatisme et la décadence. Doucement, l’ombre t’enveloppe et te soustrait à ces cauchemars tangibles qui, tels de sombres prédateurs, guettent ton retour quelque part dans la lumière des lampes et des projecteurs. Alors tu ne te presse pas ; tu laisses les mains des ténèbres caresser tes muscles afin d’en éprouver la tonicité ; tu laisses ses bouches psalmodier milles mots à ton oreille d’une voix chaude et douce mais absolument et inconditionnellement inintelligible telle une ode aux dissonances ou une harmonie cacophonique ; tu laisses ses odeurs t’envelopper avec délicatesse et finesse jusqu’à te pénétrer de toute part et te transpercer jusqu’à traverser de part en part le contenu un brin plus liquide que d’ordinaire de ta boite crânienne.

Et ainsi, tu rouvres les yeux sur les volutes bleuâtres de ta Bloody qui plane doucement en direction du plafond en s’entortillant sur elle-même comme un drone supposé s’envoler droit au-dessus du Smog. Toi aussi, pendant un instant, tu t’es senti aussi léger qu’aurait pu l’être le smog. Simplement influencé par l’air, dans sa trajectoire immuable, traversant les rues, contournant les passants et les immeubles… Pendant un instant, tu étais tout simplement inaltérable. Dans un état de communion avec la conscience trop rare et trop précieux pour que quiconque puisse, d’une manière ou d’une autre, entacher ce moment de paix profonde. Comme si on venait de la planter au plus profond de toi dans un large et puissant geste. Tu te demandes un instant où tu te trouves, comme aveuglé par la lumière trop forte qui inonde intégralement la pièce et ses meubles mal dessinés dans ta vision floutée. Incapable de nommer l’endroit, tu ne peux dire qu’une chose :
Il fait chaud, ici. C’est presque comme si les murs suintaient…

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Blablabla HRP blablabla Vous savez pas blabla sauf si l'avez vu blabla étoile blablabla love

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Distractions
29 Juillet 2016
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