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📓 Journal de terrain – Jour 3 : À fleur de ruine (Non référencé)

Troisième cycle depuis mon éveil.

Je n’ai pas vu le soleil — mais on m’a dit qu’il brillait parfois, quelque part au-delà des dômes thermocéramiques et des couches de particules qui noircissent les cieux d’Orion. Ici, la lumière vient d’en bas : néons déréglés, fumées pâles, alarmes de sous-quartiers, fragments de réflexions métalliques. On s'y habitue. Ou on se débranche.

Alnilam, point d’ancrage
Mon second jour s’était clos sur une offre inattendue : un poste temporaire au sein d’Alnilam, boutique d’armes et point d’énergie discret de la résistance. Tadzio m’y a ouvert une place. Pas seulement derrière un comptoir — mais dans l’espace, le lien, la responsabilité.

La villa qu’elle me prête est sobre, nue presque. Mais c’est justement ce silence brut qui me permet d’écouter les murmures de la cité.

⚙️ Le corps dans les rues, l’esprit en veille
Le reste du temps, je creuse.
Pas à la pelle. Pas symboliquement. Littéralement.

Je passe mes journées à fouiller les veines les plus denses en cristaux farins — cette matière étrange, saturée d’énergie latente, entre drogue et combustible, entre artefact et piège. On la sent vibrer sous les semelles, parfois. D’autres fois, c’est elle qui vous avale les nerfs.

Chaque sac déversé dans les cuves de la centrale me vide un peu. Pas physiquement — j’ai vu pire — mais mentalement. C’est une boucle lente, mécanique. Une manière de survivre tout en testant la résistance de son propre silence intérieur.

Rien d’héroïque
Je n’ai croisé personne aujourd’hui. Ou trop de monde pour m’en souvenir. Des ombres, des néons, des lignes de code social à décrypter sans fin.

Ce monde ne récompense pas les bavards, ni les rêveurs. Il pèse. Il trie. Il encode les vivants.

Alors je marche, je fouille, je stocke, je vide.

Un pas après l’autre, sous la pluie acide. Un sac après l’autre, dans les cuves vibrantes. En espérant qu’un jour, ce cycle serve à autre chose qu’à faire tourner la machine.

Et pourtant…
Un regard a croisé le mien plus tôt, peut-être. Une silhouette familière. Une présence que je crois reconnaître. Peut-être un bug. Peut-être un signe.

Je commence à sentir que tout n’est pas que matière, ici.

Peut-être qu’il existe, entre les lignes du bitume et les fractures des murs, des battements d’âme. Des choses qu’on n’explique pas, mais qu’on perçoit. Comme des champs de mémoire qu’on ne peut pas miner.

Je prends note.

— Kael-Vornex, Secteur 3, cycle 3

◊ Commentaires

• 

  Swen (534☆) Le 07 Mai 2025
  [J'aime beaucoup ton écriture, ta ponctuation, elle rend le tout très digeste et agréable *]

• 

  Kael-Vornex (101☆) Le 07 Mai 2025
  Merci pour le commentaire ca fait plaisir à lire.