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EDC de Kael-Vornex

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Journal de surface | Entrée 01 : Tadzio

Ils disent que l’éveil post-stase, c’est comme renaître.
Mensonge.
C’est tomber. Lentement. Sans savoir si le sol existe encore.
J’ai ouvert les yeux dans un monde qui ne m’appartenait plus.
L’Imperium m’avait gelé. Les codes avaient changé. Les visages aussi.
Mais elle… elle était là. Pas comme une lumière. Non. Plutôt comme un point fixe dans un monde qui dérive.
Tadzio.
Le nom claque comme une balise pirate sur une fréquence interdite.
Propriétaire d’une boutique d’armes — le genre de sanctuaire où on entre pour se réarmer plus que s’équiper. Elle y règne, non pas par la force, mais par une présence que même les capteurs les plus avancés peineraient à quantifier.
Elle ne m’a pas seulement ouvert sa porte. Elle m’a offert un poste, un toit, une place dans un secteur qui ne fait pas de cadeaux.
Elle aurait pu me scanner, me juger, me laisser dériver dans les bas-fonds de l’oubli. Au lieu de ça, elle m’a tendu une main. Entière. Pas en échange. En confiance.
Et surtout… elle m’a parlé.
Pas en langue commune.
En langage rebelle.
Celui qui dit tout sans rien promettre.
Celui qui explique les flux d’influence, les clans, les accords silencieux et les pièges maquillés en opportunités.
Elle m’a décodé le secteur rebelle comme on débloque un vieux terminal verrouillé.
Patientement. Précisément. Sans condescendance, mais sans jamais me laisser croire que j’avais compris trop vite.
Tadzio, c’est une anomalie dans un monde trop structuré pour l’émotion.
Elle rit. Elle tire la langue. Et pourtant, chaque mot qu’elle lâche est calibré comme une rafale à courte portée.
Elle te fait oublier que tu viens d’un monde où tout était gelé, mort ou contrôlé.
Je n’ai pas encore tout compris d’elle. Et je doute qu’un jour ce soit possible.
Mais dans cet univers fracturé, elle est devenue mon point de repère.
Et pour un ancien soldat cryo-sorti, c’est déjà plus que ce que j’espérais.

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