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EDC de Joey

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Face à la mort (3) (Non référencé)

Le véritable legs du suicidé est la culpabilité de ceux qui lui survivent.
Le martyre des Magdalenes
La Culpabilité
Elle avait pris conscience qu’ils ne se reverraient plus mais en échange avait gagné cette boule dans sa gorge. Chacune de ses pensés ne faisant que la faire grossir jusqu’à lui couper le souffle. Tant de larmes versées, pourtant ses yeux en coulent encore. Les souvenirs indélébiles qui s’accrochent à chaque fois que ses mirettes se closent. Elle qui pensait toujours aux autres quitte à tout perdre.
Toujours? non!
A lui elle avait su dire non. Elle ne pouvait plus penser à elle, à son bien être et il en avait fait les frais. Une famille déchirée, des victimes de la solitude, c’était à eux qu’elle devait penser. C’est ce refus qui la hantait maintenant, ce sont ses mots qui prennent toute la place dans sa tête.
Tu m’as abandonné Driscoll!
Les pensées les plus culpabilisantes prennent le contrôle, les « et si… ».
Tourmentée, elle doit payer pour ses fautes, pour son abandon. Non elle ne se souvient plus de quel genre d’homme il s’agissait, non elle n’a pas conscience que ce n’était que de la manipulation pour la faire revenir. Aujourd’hui sa souffrance va en grandissant, elle imagine que si elle ne l’avait pas laissé il serait encore là. Elle se répète ses mots en boucle comme si sa survie en dépendait alors que c’est sa destruction qu’elle nourrie. Et c’est bien la seule chose qu’elle nourrit. Elle doit se punir, le choix de s’affamer et replonger dans ses horribles années passées est inévitable. On la met sous perfusion, mais elle profite de l’absence de surveillance pour s’en défaire. Elle doit payer son crime, elle doit devenir faible pour l’avoir « abandonné ».
L’inquiétude de ses proches est grande et on va jusqu’à la mettre sous antidépresseurs. Ils ne resteront que quelques cycles dans leur boîte avant qu’elle les jette dans les toilettes les remplaçant par d’autres cachets sans effets. Dans son esprit, ils veulent qu’elle oublie ses crimes, qu’elle l’oublie lui purement et simplement.
La présence de son mari à ses côtés en permanence ne va qu’engendrer plus de culpabilité. Les visites des autres membres de la famille et les com de ses amis l’y enterrent encore plus profondément. Il n’est pas acceptable que l’on puisse être là pour elle alors que « son abandon » lui revient comme un boomerang en pleine face.
Honteuse, elle n’ose en parler à personne et c’est ce silence qui la ronge un peu plus chaque jour. Les forces viennent à lui manquer, le sommeil est devenu son seul refuge, ses larmes sa seule décoction, son abjection sa seule source de substance.
Les jours passent et elle reste enfermée dans cette chambre d’hôpital. Commence alors la chute dans une autre dimension une nouvelle étape du deuil.

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