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EDC de Jay~50729

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Cacher

Le ruban bleu

Bien emmitouflée dans son Anapurnol bleu, la frêle flâne d'un pas lent de boutiques en boutiques, un sourire de petite fille en train de fauter sur ses douces et délicieuses lèvres carmins. Sans ce fard de pourpre lui habillant les joues, on la confondrait presque avec une Lady. Elle se mit à caresser le ruban bleu enroulé sur un de ses bâtonnets de chair, petits, blancs et doux. Un ruban azur, décoratif et au tissu à peine tiédi par les délicates attentions de ses digitales. Si le noir de jais et le marbre seyaient à merveille leur regard, le bleu faisait d´une pierre deux coups.
Pour le cycle, réservé dans son trench-coat de Fantassin, épais d´une étoffe sobre mais de qualité, les mains enfoncées dans les larges poches à ses cuisses, il avance d´un pas lent laissant son regard vadrouiller vers les ruelles croisant les regards de badauds trainant la patte. Il leur adressa un fin sourire, malin, tirant sur une de ses commissures. Oui le Nupseï avait la crédit-puce remplie de quelques milliers de crédits et décoré d´une multitude paire de petites pilules bleues. Cette puce qui s´encastrait dans le fond d´une de ses poches, allait bien évidemment exaucer les quelques envies de son possesseur. Tanguant de gauche à droite, il s’approche de l’Armacham Store et s’adosse contre l’un des murs qui fait rempart pour tout le bâtiment, repose son échine. La main droite réfugiée alors dans une poche de son pantalon vient chercher une tige de nicotine toute tordue et dessinée de plis. Mâchant le filtre de son émail pendant que de la même main fouille la même poche pour extraire le briquet et en faire jaillir une flamme. Il tire, aspire et tète sa cigarette aux fleurs impériales qui rapidement prise par l’obsolescence commence à se consumer et nourrir la gorge mâle. A ce cycle, pourtant il n’était pas le seul à poireauter contre un mur, alors que la nuit est éclairée par les lampadaires mal entretenus, il n’y a que les lumières des celeris passant qui redonne des éclats de jours à l’encre nocturne. Son regard fut attiré par sa voisine, adossée également à un mur. La légère masse de cheveux noirs couplé de reflets bleus le faisait penser à une vautoure très familière. Sa silhouette profitait d’un vague éclat de lumière qui donnait un certain charme, le visage repait souriant à moitié par moments, ses pupilles onyx se calcinant devant un écran indiscernable, celui de son deck. L’humain fit fixette sur le fard de ses joues et c’est à ce moment que son intérêt de décupla quasi-instantanément. Elle, livrée à la nuit, splendide, ne portait aucun signe de stigmate que celui que lui demandait le regard d’autrui. A croquer, radieuse quoique pâlotte. Il détailla la naissance sur ces lèvres, un sourire se dessiner. Aurait – elle senti le regard du Fauve qui s’éveille, de celui qui a trouvé sa proie ? Serait – elle maline, douce, profiteuse, attentive, vibrante, curieuse, féline..
Jérôme pivota vers la droite, la tige de tabac à moitié brûlée et s’approcha de la silhouette qui semblait changer tantôt de posture que d’expression du visage. Le regard marbre de l’homme, obnubilé par la fumée de sa cigarette, il l’a ôte de ses lèvres expire un très faible vent, à peine discernable, il détailla ses mouvements qui très lentement faisaient transitions. Un temps elle pianotait sur son deck Silmérion en inclinant par moment le poignet, le pantalon cyber faisait effet de connexion avec le mouvement, une lueur brille dans les traits qui sillonnent les côtés du futal dernière génération. Elle portait également une veste sobre ouverte sur un débardeur blanc. L’humain semblait perplexe, fronçant le visage pour détailler par moment la silhouette, comme si elle se dématérialisait par moments. Il releva la main mécanique, tirant sur ses pommettes et grommelant. Le désir était pourtant porté vers elle, si secrète et si discourtoise. Elle abandonna le tripotage du deck, laissant son bras longer son flanc, Jay en profita pour souffler un habituel.

Bonsoir.. Votre carte d’identité s’il vous plaît.
Sentant soudainement une chaleur à la jonction de ses phalanges, il était temps d’abandonner la cigarette et l’écraser d’un mouvement semi-circulaire de la semelle. Il inspira longuement, l’oreillette connectée au canal du Cercle de L’Orient laissait entendre quelques rouspètes du côté de la CRIM. Après la légère digression, revenant sur la femme qui réagit mollement, se tournant vers le Fantassin lui faisant don de sa carte d’identité, un sourire las flottait sur ses joues. Une ligne qui s’étire pour former une courbe agréable au regard. Elle ne faisait ni dominante et encore moins désagréable. Pendant que Jay reluquait les informations sur sa plaquette d’identité, elle se pencha doucement et commença un mouvement d’approche pour emberlificoter à l’index de sa main mécanique, ce geste frappant d’une intimité familiale, une audace maitrisée puisque le Fantassin reste de marbre, laissant sa longiligne se couvrir d’un tissu bleu. La distance réduite, Jay observa la peau laiteuse de l’audacieuse, puis le visage embaumant un doux nez aux effluves parfaitement agréables au regard et il frémit de bien être qu’offrait cette étreinte inattendue et tout du moins surprenante.
Il connaissait l’identité de cette femelle, ils se connaissaient. Ils aiment jouer les inconnus, interpréter des rôles et renforcer leur éternelle complicité, là était leur intelligence parfaitement reliée, mystificatrice et aucun mot ne peut définir la force du lien. Jérôme, subissant l’horripilation lui traversant complètement l’échine, dévisage la féline et douce tortillant ses lèvres se faisant entendre.
Que voulez-vous.. ? demanda-t-il en la dévisageant, la mine peinte d'une moue où le jeu et le travail trouvaient à s’entendre.

Ce que je désire n'est autre que votre désir.. Votre âme est salie de perversion et doit tellement en gorger.
Non.. Mes perversions vont bien au-delà de votre imagination..
La femelle tenait à garder cette étreinte l'emprisonnant dans son écrin, le regard changeant légèrement et le sourire resta tel, offrant ce qu’elle avait de plus travaillé : la curiosité qui enclencha la mécanique numérique de son œil cybernétique. Elle était devenue presque impassible, soucieuse, une jalousie grandit alors que ses serres habillées de dentelle vinrent éternellement pianoter contre le torse habillé du trench. Elle sauvegardait cet artifice qui l’a rendait imprévisible, se délectant des moindres signes suspects. Les doigts se pliaient et imitaient la marche pour venir prendre possession de sa joue zébrée, alléchante provocation pour l’embrasser et profiter de ses pulpes gourmandes. Sa seconde main parcouru son rein pour descendre et presser le creux de son ventre, agressive mais protectrice. Elle veillait sur son intérêt, venant mettre en suspend leur jeux de rôle. Il se hissa sur la pointe de ses pieds, lèvres venant susurrer à sa hanse.
N’aurais – tu pas oublié une promesse.. ? Qu’as – tu acheté.. Et à qui ?
Le comportement de l’agressive le surprit comme l’amusa. Retranché derrière le masque attentif il en savoura aussi bien les mots que subissant la douleur lourde de son bas ventre pressé. Son regard calciné se posa alors sur la jeune femme, étirant un silence sur quelques secondes, au profit d’un sourire qui aurait très bien pu empirer la situation. Elle le menaça de son empreinte, sine qua non, elle perdrait tout pouvoir et possession de l’homme dont elle ne cessait d’exagérer la passion.
Elle, poupée de porcelaine cousue par Thallys et salie par les quidams de Dreadcast ; les aléas du monde sur lequel ils marchent et se tiennent tous les deux. Il ne pouvait lui en vouloir de tenir à ses effets personnels, il était sien et n’avait plus droit à la gourmandise depuis qu’ils firent accord. Un accord qui n’avait rien de tacite, il a été dicté de l’un à l’autre, d’une bouche charnue aux pulpes femelles en passant par quelques mises en gardes. Il portait à la main un paquet rectangulaire hermétiquement fermé dans lequel il transportait un présent, ayant dépensé quelques centaines de pilules et ces milliers de crédits. Jay ne trouva qu’un « C’est pour le travail.. » dans un ton câlin pour échapper aux jugements tendant vers la désobéissance. Elle relâcha longuement son homme, sans répondre, les traits du visage libérant une moue plus douce et sereine venant peindre son torse d’attentions. Elle haussa son col, peigna son galon de fantassin, jusqu’à lisser les pans du Trench – coat, veillant à parfaite l’allure de l’humain.
La ville était proie à l’aurore camouflée par l’éternelle épaisseur opaque, couvrant la ville comme certaines parties de la ville, les fins de rues indiscernable. La future vague de fraicheur viendra épouser les frimas de la nuit, le couple en premier. Elle libéra l’homme, l’amant pour lui offrir qu’un regard inquisiteurs jusqu’à le voir se dématérialiser.
Jay avait réussi à passer l’épreuve de la douane, le cadeau d’une valeur inestimable caché là où elle ne cherchera jamais à le trouver. Nu, les draps rejeté à ses chevilles et se laissant étouffer dans leur nid. N’attendait que Morphée pour lui ôter la conscience et s’endormir dans les chemins sombres qui le guideront en un repos bien mérité.

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Un article clin d'oeil. J'ai respecté les canons de présentations, pour que ce soit bien plus lisible. smiley

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Nupseï
25 Juin 2016
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