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EDC de Helina

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1. Tour de garde

Eryk souffle sur ses doigts en les frictionnant. Voilà des heures qu’ils s’engourdissent sous les bourrasques du vent glacial qui sifflent entre les grattes ciels de verre et de bétons et transportent des affiches de propagande arrachées violemment à leur mur. Le froid s’infiltre par tous les interstices de ses vêtements, gèle sa peau et engourdit ses muscles. Un frisson serpente le long de son échine courbée afin de braver le vent. Dissimulé derrière des lunettes rondes renforcées, son regard fixe la rue. Ses jambes raides comme du métal lui sont douloureuses, la lanière de sa lourde arme lui lacère presque l’épaule, son long manteau de cuir renforcé d’un bleu sombre claque à chaque bourrasque.
Son tour de garde se termine bientôt ; la luminosité commence à baisser. La foule compacte laisse quelques bulles d’air percer sa masse. Les voitures se raréfient, n'éclaboussent plus sans arrêt les jambes d'Eryk en roulant sur les flaques à toute vitesse. La journée s’est déroulée calmement, la Rébellion n’a pas pointé le bout de son nez en ces temps pourtant troublés. L’armée fait du bon boulot en ce moment, les stades de la prison sont remplis de gladiateurs, la foule s’y presse chaque semaine afin de profiter du spectacle.
Eryk n’a plus été voir un jeu depuis des semaines, son travail pompe à la fois son temps et son énergie comme une sangsue mutante. Son loyer augmente chaque mois et il n’y a nul part d’autre où aller. Il commence même à envisager l’idée de vendre son seul compagnon, Exon, son chat chauve. Eryk secoue doucement la tête. Non. Il ne pourrait jamais se résoudre à cela. Il s’agit du dernier être à qui il peut parler. Ses collègues se sont depuis longtemps transformés en robots obéissants dont le seul sujet de conversation se résume à l’Empire et ses exploits.
La fatigue alourdit les paupières du garde. Pourquoi resterait-il dans de telles conditions ? Un humain serait fou de quitter un poste dans l’Empire. En plus d’être mal vu, il serait certainement forcé de déménager dans les bas-fonds et ça, il ne le peut pas. Les rumeurs qui courent sur cet endroit lui font plus froid dans le dos que le vent. Non, Eryk préfère lécher les bottes de l’Empereur. Même si cet homme est peut-être le plus fou de tous les Secteurs réunis. Pourtant, c’est grâce à lui que les Secteurs prospèrent. Grâce à lui que les bas-fonds sont devenus une zone de non-droit. Grâce à lui que les recycleurs peuvent avancer toujours plus loin au-delà des murs. Grâce à lui que la Rébellion est petit à petit confinée dans le secteur 4 comme des rats dans une cage. Tous autant qu’ils sont, l’Empire les a sauvés.
Eryk a bien appris sa leçon.
II n’en pense pourtant que du contraire. Mais ça, évidemment, il ne se risquera pas à le dire. Les oreilles de l’Empire sont partout. Il suffisait qu’il soupire pendant sa garde pour faire l’objet d’un discret rapport des oreilles invisibles. Eryk se redresse et brave avec une ardeur nouvelle les bourrasques dans lesquelles des flocons commencent à tourbillonner, fouettant avec fureur le visage dissimulé du garde à chaque passage d'un aéronef. Il scrute avec une certaine anxiété les silhouettes emmitouflées qui s’enchaînent devant lui sans même lui prêter attention, pas plus que le bâtiment administratif qu’il garde tous les jours.
Le soleil disparait derrière les grandes tours des nobles. Eryk lui, s’engouffre toujours plus dans le cercle vicieux de la grande Nation.

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Petite histoire nulle que j'avais envie d'écrire pendant une de mes pauses. Je vois venir vos commentaires NON ce n'est pas tout à fait comme le jeu, plutôt comme je verrais idéalement le jeu, voilà c: Laissez moi dans mon utopie !

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Fictions diverses
17 Mai 2018
707√  9☆ 7◊

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