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Le Feu après la Glace.
Le halo lumineux, d'un réverbère perdu dans une immensité obscure, éclaire une pâle silhouette avant de se perdre dans une nuit opaque et dense.
Avachie sur un bloc de béton effrité, la forme humaine est émaciée à l'extrême, replié sur elle-même dont seules les profondes respirations entrecoupées de sifflements prouvent qu'il subsiste une étincelle de combativité.
L'image même de l'être rongé par la Haine & la Colère. Reste d'une entité grandiose maintenant dévorée par la Peur & la Solitude.
Autour d'elle, la zone faiblement illuminée n'est que Dévastation et Ruine. Amas de roches, d'arches & de colonnes qui se perdent dans les ténèbres, englouti dans un passé qui ne demande qu'à resurgir.
Patiemment, ses deux billes vident de toutes lueurs fixent le néant face à elle comme si le temps n'avait pas d'emprise. Intemporel.
Un crissement de botte se fait entendre. Une ombre se dessine dans le cercle illuminé jusqu’à prendre forme humaine en arrivant dans la clarté.
Tu ne te décideras donc pas à mourir ? Dit-elle d'une voix sourde et profonde.
Le nouvel arrivant se tient face au bloc de béton, prenant une posture altière. Il a un torse immense, le corps digne d'un athlète de l'Arène. Paraissant invulnérable face au presque cadavre qui peine à respirer devant lui.
Pour cela, il faudrait que tu aies le courage d'en finir. Je ne partirai qu'avec toi de notre corps mort et refroidit. La respiration sifflante crache quelques mots acides, gorgée de rancoeur.
Je peux vivre seul. Sans toi et tes folies. Assène le colosse, sans une once de pitié.
Mes folies ? Oui... Il est parfaitement sensé de vivre comme tu le fais. Fuyant par lâcheté dans un endroit où tu ne peux souffrir. Mais d'où tu fais agoniser les autres. La voix dégoulinante de condescendance et d'arrogance.
Au moins, je vis. Sans devoir m'abaisser à te laisser contrôler le peu de moment ou je faiblis. Les seuls moments ou je ne peux pas faire FACE ! La voix forte se termine dans un hurlement de rage rauque en perdant le contrôle.
Vous pouvez maintenant sentir l'odeur du sang qui dégouline de votre poitrine. Chaud et lisse, enduisant votre corps, imbibant vos habits. Sur vos mains et vos ongles, il a déjà coagulé parsemé de petits morceaux de votre propre chair.
Les côtes à vifs, les yeux écarquil...
L’Obscurité reprend sa place
TU TE DONNES EN SPECTACLE ! APPARAISSANT COMME UN FAIBLE ET UN FUYARD ! Petite merde infâme qui ne trouve pas sa place parmi les asticots. Éructe le visage creusé par une lutte constante et mortelle.
Aaah... Mais toi qui a la science infuse ? Que devrions-nous faire hein ? Réponds ! Trouve une autre activité qu'de m'pourrir la vie ! S'exclame le colosse tout en essayant de trouver vainement un chemin pour s'enfuir de cette zone de guerre.
Le Décharné le regarde faire, sans surprise. Quelle belle réaction. Encore la fuite ! Tu crois sauver quoi avec ça ?! Il nous faut la VERITE ! La vérité sur ce qui nous détruit comme ça !
Et donc quoi ? Tu vas aller secouer à mort tous les êtres qui nous sont chers et que l'on a abandonné un nombre substantiel de fois pour leur arracher l'écureuil de la vérité ? Regarde le cadavre mouvant avec un brin de désespoir, voyant la folie qui l'habite dans ses yeux.
Pfeuu ! La plus part, nous ont rayés de leurs vies ! Abandonné à notre souffrance ! Je n'en vois qu'une pour rebâtir ce que l'on était. L'ouvrir en deux pour y voir ce qu'elle cache ! Voilà la solution. Les yeux du Décharné s'enflamment, expulsant de la chaleur de son corps sous l'effet du torrent d'émotions qui l'animent, qui le tiennent en vie. Remettre en ordre ces ruines, hérisser le monument qui trônait jadis ici !
Le colosse s'approche, ayant perdu la motivation de combattre le Décharné ou tout simplement trop lâche pour affronter une vérité, pour se poser en face de lui. À quelques centimètres l'un de l'autre, il répond d'un ton presque affectueux. J'irai peut-être demander un jour. Bien que je doute qu'il arrive à plus ou moins long terme.
Vibrant d'une énergie nouvelle, l'Amas de Haine & de Colère laisse sa main longer sa cuisse si lentement que sa respiration lui paraît interminable. Ses doigts rencontrent la pointe métallique, sur laquelle il est assis, qui attend patiemment son heure. NON ! Je m'en occuperai moi-même ! Dans un seul et même mouvement, le Brasier de rancoeur se lève et enfonce sa lance improvisée dans la poitrine musclée de son adversaire.
L'immense athlète se raidit dans une grimace de souffrance pour s'écrouler en arrière dans un bruit mat.
Une fois sortie de sa torpeur, éreinté par une nuit sans repos, il s'écroulera sur les formes du corps emmitouflé dans les couvertures à côté de lui.
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Informations sur l'article
Juste une envie d'écrire.
28 Décembre 2017
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11☆
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◊ Commentaires
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Norah~50792 (375☆) Le 29 Décembre 2017
Très bô. Fais péter les brouillons, c'est vraiment cool de te lire ! -
Shull (47☆) Le 29 Décembre 2017
N'étoile, parce que j'adore tout simplement ! -
Shengsè~62474 (58☆) Le 21 Janvier 2018
Émotionnellement riche, inévitablement Fudar.
Une étoile pour voir le(s) prochain(s) brouillon(s).