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XV. Matière Noire (Non référencé)

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Attention, ça spoil.

Un demi-cycle horaire avant que ne débute une conférence à l'Ambassade. Un demi-cycle horaire avant que ne débute l'un des cérémonials qui lui aura fait enfin contempler la décision de l'Ordre, revenu après près de quinze ans de Chaos. C'est à ce moment que le Centre l'a relâché, enfin. Trop tôt, beaucoup trop tôt. Cependant, c'est assis au rang le plus proche du pupitre de l'Organisation maîtresse de l'Empire, celui que son rang de simple citoyen lui permettait, qu'il avait assisté à tout. Le bouquet final fut magistral. Des années qu'il avait orbité autour des faiblesses de la corporation tentaculaire dans l'espoir de trouver une faille pour leur rogner bout après bout la puissance qu'ils s'étaient constituée. Il s'était levé, il avait applaudi. C'est dire. Ils étaient quatre à avoir applaudi, il les avait entendus les trois autres sons, différents les uns des autres, d'une paire de paluches s'entrechoquant vivement.

Puis il y avait eu la sécession. Celle qu'il avait espérée quelques années auparavant, celle qui démontrait enfin tout le ridicule auquel tenaient les dernières relation du corporatisme groupusculaire et un gouvernement à peine investi de son pouvoir nouveau. Dans les jours qui suivraient, tout leur serait reproché, comme s'ils étaient les politiciens d'il y a vingt ans, toujours en place, toujours accrochés. Ce soir fatidique, en Haut Ville, ils s'étaient rassemblés. Forces gouvernementales et opposants. Le droïde avait décidé de rester à l'écart, d'abord. Il s'était installé dans le vieux cercle d'un vieil ami, on lui avait ouvert la porte, il n'aurait pas été en mesure de refuser un toit, le confort douillet et superflu s'était petit à petit imposé comme une nécessité pour lui. Puis cela avait recommencé. Ils l'avaient impliquée. Legion.

Alors il avait pris la route du Nord, le flot de données charrié par la Matrice ayant clairement laissé comprendre que c'était à bras le corps que s'étaient rencontrées les deux oppositions. Camouflage optique, une silhouette remonte les combattants, tremblotante, opaque. Elle cherche son groupe, une place, c'est la panique, il n'y a aucune coordination apparente, les troupes se dispersent, tombent. Le noyau dur du soulèvement, enfin. La forme crépite, se fige, hésite un instant, puis se jette sur le premier corps à sa portée pour distribuer des mandales. Il n'y a pas d'espoir de faire mal, réellement, ni même de faire gagner du temps. Il crie, fort, haut, il veut se faire remarquer. Ce soir, il est là pour s'écrouler avec l'Empire, il est là pour le baroud d'honneur. Bien vite, sa carcasse est broyée, ses protocoles exportés vers la nouvelle enveloppe qui contiendra son essence-même. Première mort de la main d'un humanoïde.

Retourné aux petites heures parmi les vivants, il se réfugie dans le bâtiment évoqué auparavant, il doit reprendre des forces et laisser le soin à sa conscience de prendre pleinement connaissance de ses nouveaux membres, des éventuels défauts de fabrication. Au matin, dans un sursaut, il revient à lui. Il y a des êtres vivants qui s'agitent autour de lui, il a un regard pour la porte blindée. Intacte. Comment ? Tant pis. On lui dit de se lever, on lui dit de se coucher. À côté de lui il y a quelqu'un d'autre qui dort, une silhouette féminine ouvre le feu, le corps n'est bientôt plus qu'une poupée de chiffons désarticulée, au sol. Les fluides corporels imprègnent le parquet. Lui, on lui laisse la vie sauve. C'était un règlement de compte, mais ils cherchaient un Haut Dignitaire. Dissidents de merde, il a toujours dit qu'ils devraient former leur propre criminalité s'ils voulaient enfin quelque chose de correct. Qui l'a écouté ? Personne. Encore. Alors, il joue le gars sympa, si il a l'occasion de les noyauter, il ne se gênera pas.

Dans un nouveau début de soirée agité, alors que lui est en veille, la porte est à nouveau forcée. Négligence de sa part, cette fois. Un leader séparatiste le menotte dans le siège où il est assis. On le laisse tranquille. Simplement abandonné, tout seul. Une belle métaphore des événements qui succéderont dans la nuit. La Matrice apporte dans une nouvelle vague d'informations une perte colossale. Legion est morte. Elle est morte à cause d'eux. Par dépit de la bêtise, par lassitude. Il le sait. Il a toujours su que ça se terminerait ainsi. Alors, les heures passent et le droïde tombe petit à petit à la frontière de pensées chaotiques, il se contient, brime les plans qui se développent les uns après les autres pour leur faire payer. Il se tient calme, retenu dans son fauteuil. Venant rôder autour du dernier soubresaut de données de la vautour. Avec tout cela, il pense n'avoir plus d'intérêt pour les conflits de pouvoir.

Finalement libéré, non sans peine et sans dégâts, morose et abattu il fuit vers une nouvelle cache. Lance des négociations qui tombent rapidement à l'eau, il est abandonné de tous les côtés. Le temps ne s'écoule plus comme auparavant, il y a comme une fatalité qui le rend visqueux, qui l'étire en proportions démesurées. Le droïde passe parfois face à un miroir, son vieux 'coat est rapiécé au buste, ses manches sont en lambeaux, il est plus blafard que jamais, même pas l'once d'une ridule colérique sur ses traits. Et à un moment, il ne saurait plus dire quand, il y a une purge de l'espace matriciel contenant l'invective de son épouse adressée à ceux qui usaient de son nom. Il est fondu, mangé, dépecé. Et une nouvelle version, propre, sans bavure, voit le jour. Une lame glacée le parcourt. Ils l'ont détruite. Encore.

Maintenant, c'est à la vie, à la mort.
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Si ça dérape en commentaires, c'est suppression directe, c'est la dictature de la censure. Inutilisable en jeu. Merci pour la lecture. Des beusous. smiley

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[RP] Le Syndicat
30 Mai 2017
579√  3 0

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